Archives du mot-clé Go Nagai

Le féminisme par le massage soap

Ce qui est sympa avec Go Nagai, c’est que son œuvre constitue un puit sans fond de trucs et de machins aussi sexy que débiles, faits pour nous payer une bonne tranche de rigolade accompagnée le long de la lecture d’epistaxis plus ou moins abondants.

Ayant décidé récemment de lire La Nouvelle Héloïse suite à un pari avec des amis (oui, je sais, un rien nous amuse), je me suis dit qu’il pouvait être bon d’alterner les tranches de dix pages pléiadisées et larmoyantes avec quelques chose d’un peu plus… délassant. Elle est gentille Julie, et assurément on l’imagine jolie mais enfin, s’il faut compter sur les lettres de Saint-Preux pour avoir le détail passionnée de ses charmes, ça peut attendre longtemps. Le style est là, la cartographie des sentiments langoureux aussi, reste… le fouettage des sens quoi ! Pour l’instant je reste aimable, j’adore Rousseau en général (surtout les Confessions) mais enfin, si Saint-Preux ne se lâche pas dans les prochaines lettres, s’il n’érogénéise pas sa prose en évoquant le physique de cette petite gourgandine de Julie, ça risque de me lasser cette histoire, d’autant que lire dix pages en pléiade truffées d’analyse de sentiments et restituées dans l’orthographe de l’époque demande un peu d’efforts. Bref, ayant prévu le coup (de tout façon je suis du genre à tout prévoir), j’ai intelligemment mis sous le coude une autre œuvre pour à la fois me détendre et me redonner de l’énergie après une séance de lecture rousseauisante. Mesdames et Messieurs, laissez-moi vous présenter…

Angel ou la nouvelle masseuse soap !

Si vous avez aimé Warau Salesman, Lovely angel est fait pour vous. Oui, je sais, entre la plastique d’Angel et l’horrible personnage méphistophélique de Fujiko Fujio, il n’y a absolument pas le même plaisir rétinien. En fait, c’est au niveau des histoires que l’on peut rapprocher les deux séries puisqu’elles adoptent toutes deux comme personnage principal un être mystérieux qui déboule par hasard dans la vie d’un quidam pour lui proposer une sorte pacte afin de l’aider à améliorer sa vie. Chaque histoire se conclue sur cette nouvelle vie, vie qui sera systématiquement pire qu’avant dans Warau Salesman, et meilleure après être passée par les mains expertes d’Angel.

Qui est en fait Angel ? Un ange ? La déesse de la chance ? Carrément la déesse Kannon (pour le coup l’onomastique fontionne au poil pour une version française) comme le suggère une planche dans une histoire ? On n’a pas vraiment la réponse puisque chaque personnage superpose à la bijin sa propre interprétation. Pour le lecteur, il se contente de ce nom, Angel, qui résume parfaitement sa mission, à savoir descendre parmi les hommes pour remettre certains moutons noirs dans le droit chemin. Errant dans les rues avec une grosse valise, régulièrement taquinée par un coup de vent pervers, elle cherche une de ces brebis égarées (souvent un mâle). Assez vite, la présentation se fait de manière explosive, on tourne innocemment une page et paf ! un bonnet M (au bas mot) vous saute à la figure :

Paf ! Comme dirait Gotlib : « Vé ! La pitchoune ! »

C’est qu’Angel a un métier bien particulier. Warau salesman est un vendeur ambulant, Angel est vendeuse de ses charmes dans le cadre de son admirable profession : masseuse soap à domicile ! Une fois chez le futur client, elle appuie sur un boutons de sa valise et, Ô surprise ! ladite valise se transforme en mini baignoire, première étape indispensable à tout bon massage soap qui se respecte.

On attend avec impatience de trouver un jour cet objet dans les catalogues de Noël !

Problème : les tarifs absolument prohibitifs et qui varient en fonction du pouvoir d’achat des clients. Mais le père Nagai semble prendre tellement s’émoustiller à dessiner sa créature dans des poses explosives, que les personnages craquent aussitôt et n’hésitent pas à casser leur tirelire puis le berlingot d’Angel qui, en experte habitée par la déesse Kannon, ne tardera pas à leur faire connaître le plaisir suprême, plaisir à chaque fois exprimée en une planche remplie de bulles libidineuses…

Pas exactement des Bulles de Japon mais on apprécie aussi.

… ou alors donnant un avant goût de ce que serait une copulation dans l’espace.

Malaxés, caressés, fouragés, empoignés, sucés, les personnages de chaque histoire finissent l’aventure totalement transfigurés, prêts à se lancer dans l’aventure d’une renaissance spirituelle et professionnelle. Ainsi ce joueur de mah-jong :

?!

… qui met en danger sa vie à trop vouloir jouer avec la pègre locale. Apès sa rencontre avec Angel, il se rangera et contentera de jouer dorénavant au mah-jong avec sa grand-mère à la maison de retraite.

De même pour ce vigoureux rikishi :

?!!!

Messieurs de ces dames, il est payé par ses fans pour leur donner du bon temps. Mais voilà, exténué par ses performances sexuelles à répétition, il en oublie le dohyo et finit par devenir un sumo sans avenir. Après le massage d’Angel, il se découvre une autre force physique et spirtuelle qui lui permettra de devenir yokozuna.

Dosukoi !

Après, tous les personnages ne finissent pas toujours bien leur histoire. Car le manga est aussi peuplé par une galerie de salopards pour lesquels on se dit qu’ils ne méritent pas vraiment les services de l’ange shampouineuse à gros seins. Témoin ce photographe professionnel qui transforme ses séances de shooting en séances de viol, ou encore ce vil gynécologue qui profite de ses consultations pour faire des vidéos à la portée documentaire discutable :

Eh bien, avec ce genre d’individu, ce n’est plus #balancetonporc mais #châtietonpourceau puisqu’Angel se trouve alors secondée dans sa mission par une sorte de soeur jumelle, Black la démone. Et là, point d’extase pour les moutons noirs, juste la pire des humiliations. Pour le photographe violeur, il connaîtra la joie de voir des photos de lui publiées dans des magazines :

BWAHAHA !

Tandis que d’autres apprendront ce que ça fait que de se prendre un vit dans l’anus alors qu’on n’a rien demandé :

MOUAHAHA !

Bonne fée aidant les hommes méritants mais un peu clèdes, consolatrice des femmes bafouées par de vils pourceaux, pourfendeuse des Weinstein en herbe, Angel est une héroïne qui saura plaire à la fois à Monsieur et à Madame, pour le cas où cette dernière serait une féministe enragée. A défaut de valise-soap, l’achat de cet excellent manga en cinq tomes est vivement recommandé pour les fêtes !

Sur ce, je vous laisse, je m’en retourne à ma Nouvelle Héloïse (passe à l’attaque Saint-Preux, merde quoi !).

(the DC Archives) Douce Enbi, tu es magique

Occupé que je suis en ce moment à écrire des critiques hors Japon sur un autre site, je ne me foule pas ce W-E et réuploade un vieil article manga écrit pour Drink Cold. Au programme : magical girl, tétons dressés et références cinématographiques. On doit ce chef d’oeuvre à l’inénarrable Go Nagai, l’homme derrière Goldorak et une multitude de mangas bien souvent passablement barrés. Amateurs de bon goût, s’abstenir. Pour les autres, bonne lecture !

go-nagai

(article paru sur Drink Cold le 20 décembre 2011)

Souvenez-vous, il y a quasiment un an jour pour jour la buvette avait organisé un fabuleux Décéthon, à grand renfort de bijins habillées en mères Noël et de hardos suédois, et ce dans le but de renflouer les caisses et de nous procurer quelques CD et DVD pour alimenter Drink Cold en chroniques fraîches.

olrikmobile

J’avais même sillonné une semaine durant les routes du Groland sur ma olrikmobile pour essayer de récolter des dons ! Résultat ? Des nèfles !  Merde quoi !

Las, en fait de dons, nous n’avons récolté en tout et pour tout que 17 mails orduriers, 5 molards, 54 doigts d’honneur, 24 rots, 14 pets d’indifférence, 118 rires gras, 256 vannes, 18 cartes Pokémon et 3 petites culottes usagées (ça par contre c’était plutôt cool, merci aux généreux donateurs).

Du coup, tant pis pour vous, il n’y aura pas de Décéthon cette année. Mais comme nous sommes décidément indécrottablement bons à la buvette, nous avons tout de même décidé de marquer le coup en vous donnant un fabuleux tuyau pour les achats de Noël. Car oui, si votre petite amie apprécie les mangas, je ne vois pas d’autre solution que de lui offrir ceci :

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Sans doute vous dites-vous ici : tiens ? J’ai déjà vu ça quelque part ! Effectivement, vous l’avez fatalement aperçu puisqu’il se trouve dans le bibus à mangas installé dans nos gogues, coincé entre un tome de Toilet Hakase  et un autre de G-Taste. Avec une différence avec ces deux chefs-d’œuvre cependant. Autant ces derniers sont tout constellés de  taches diverses et variées, montrant par là même leur succès auprès de leurs chieurs de lecteurs, autant ce Dororo Enbi-chan est encore quasi immaculé, comme au jour de son achat au Mandarake de Shibuya, comme si cette hideuse couverture était un repoussoir à toute lecture.

Or, il en va de ce manga comme des silènes de Rabelais. Insignifiant à l’extérieur, à l’intérieur des trésors à foison ! Comment pouvait-il en être autrement lorsque l’on sait que l’auteur n’est autre que le seul, le vrai, l’unique et indispensable Go Nagai ? A une époque où la communauté otaku se tire une nouvelle fois la nouille devant une énième resucée d’Har-loque par Leiji Matsumoto (cette fois-ci en 3D, original !), il est bon d’évoquer à nouveau sur Drink Cold un vrai mangaka, de la race de ceux qui ont compris que l’art du manga n’a rien à voir avec d’ennuyeux pirates balafrés, des locomotives à la con dans l’espace ou de sordides bijins filiformes n’offrant pas la moindre possibilité de fan service, mais bien de robots géants, de mekuri, d’héroïnes généreuses et d’humour léger comme un poil de bite trouvé dans un sauternes au moment du réveillon. Leiji Matsumoto, Go Nagai, tout oppose ces deux-là. D’un côté le vieux crabe qui chie du marbre :

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Remballe ta morgue hé, has been !

De l’autre un presque septuagénaire toujours alerte et partant pour déconner avec des cosplayeurs à des conventions :

Go Nagai 02

Ouais, et j’imagine qu’il doit y avoir un plan groupie derrière tout ça, si vous voyez ce que je veux dire… (matez-moi l’érection de Grendizer ! Chaud !)

Oui, Go Nagai est bien de ceux qui boivent frais et toujours il aura une place à part dans nos cœurs et dans notre buvette. Certains ironiseront sans doute que cette « place à part » se résume pour l’instant à un bibus dans nos chiottes. En ce qui me concerne, peu importe, je préfère amplement chier en lisant un bon manga de Go Nagai que me faire chier en lisant un mauvais manga de Leiji Matsumoto. Et puis, j’évoquais Rabelais, que ces ânes à la critique facile aillent donc lire le chapitre sur le torche-cul, ils verront combien la matière fécale n’est pas sans noblesse et peut être digne d’intérêt. Encore une fois, tout n’est qu’apparence. Si à ce moment de l’article vous en êtes encore à penser : « Quoi ? Un manga de Magical Girl ? Et puis quoi encore ?  Pourquoi pas un disque de K-pop et une carte de membre à Nautiljon tant qu’on y est ? ». C’est que vous êtes justement mûrs pour vous inscrire sur Nautiljon. Les silènes les mecs, les silènes. Prenez donc ce manga dans vos pognes, ne vous laissez pas rebuter par l’horrible couv’. Si  vous l’ouvrez, des trésors vous apparaîtront. Car en fait de Magical Girl vous n’aurez pas droit à ça :

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Merci d’ailleurs à Nautiljon pour m’avoir procuré cette image.

Mais bel et bien à ceci :

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Traduction réalisée par mes soins, vous l’aurez compris.

Un exemple parmi tant d’autre de la grande capacité du maître à faire du neuf avec du vieux. On connait tous le vieux gag de Wonder Woman en train de se faire tringler par l’homme invisible en haut de l’Empire State Building. Eh bien Go Nagai revisite l’histoire avec…

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Dans Dororon Enbi-chan, nous somme à la conjonction de plusieurs thématiques propres à Nagai : la magical girl donc, celle du démon (Devilman), celle du graveleux  (Harenchi Gakuen, mais c’est loin d’être le prie dans ce domaine !) et celle de l’héroïne sexy (Cutie Honey). Nagai a tout foutu dans le shaker et, avant de secouer, a rajouté une généreuse rasade de cul et moult pincées de vulgarité. Le résultat est ce manga, du début à la fin débile et mal poli :

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… ou si peu.

Oui, Dororon, tout comme Toilet Hakase, est un manga qui sent la merde. Et pas seulement. Nous venons de voir qu’avec Invisibull le foutre pouvait dégager de fortes effluves à la lecture de ces pages. Mais la cyprine n’est pas en reste comme en témoigne une sacrée guest star :

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Sylvia Kristel en personne qui nous joue ici le rôle d’une bartender de haute volée :

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Mais tout cela n’est rien. Puisque je viens ici d’évoquer notre boss, il sera ravi d’apprendre que son plus farouche ennemi se trouve ridiculisé dans ce manga :

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Robocop !

Dans ce manga, Go Nagai cultive à l’envi les citations envers d’autres personnages occidentaux, parfois mélangés à ceux du terroir. Ainsi Kintarô 13 , improbable mélange de Kintarô et de Jason, chevauchant pour se déplacer un ours et dont le seul but est de massacrer les passantes, à ses yeux toutes des salopes consumées de luxure.

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Son ours est d’ailleurs le plus rapide à dégainer son arme, démontrant au passage à son maître que ces dévergondées méritent bien le sort qui les attend.

Avec de telles scènes, vous aurez compris qu’entre les mémoires de Chthulu et Dororon Enbi-chan il n’y a pas grande différence, dans les deux cas votre santé mentale en prend un sacré coup. Et ce n’est pas l’ultime chapitre du manga qui lui permettra de se refaire la fraise :

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Le client rondouillard est Go Nagai lui-même. Derrière lui, un certain Hannyabal Lecter qui va se mettre à bouffer à la petite cuillère le cerveau d’un Nagai hilare et portant un toast au futur plein de promesses de l’industrie du manga. Heureusement, Enbi-chan sera là pour en découdre :

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Épatante d’ailleurs, cette Enbi-chan. Je m’aperçois ici que je ne l’ai pas encore présentée.  Il convient ici de retracer son pedigree. À l’origine, il y a un autre personnage de Go Nagai, Enma-kun :

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Manga à la base un tantinet barré lui aussi. J’en parlerai une autre fois.

Dororon Enbi-chan (paru en 2001) nous explique au début qu’Enbi est en réalité la nièce d’Enma-kun, ce dernier n’étant qu’un prototype à ce qui vise à être « l’ultime manga de démons ». A noter qu’un récent anime, Dororon Enma-kun Meeramera, réunit Enma et Enbi qui est devenue entre-temps sa cousine :

Dororon_Enma-kun_Meramera2

Oui, il s’agit d’un anime pour les mouflets. on s’en doute, aucune chance de la voir débouler en France.

Bref, Nagai reprend en les modifiant quelque peu le trio de personnages de départ :

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En effet, ce sont bien  grosso merdo les mêmes personnages. La seule différence est  qu’ils sont systématiquement les couilles ou la moule à l’air. A part ça, vraiment pas grand chose à signaler. Ah si ! Les intéressants pouvoirs d’Enbi-chan. Outre les tétons érectiles détecteurs de démons, que l’on voit ici en action (quand le durcissement est accompagné d’un gémissement d’Enbi-chan, c’est qu’il est vraiment tout prêt), citons aussi le balai magique de notre belle sorcière. Un balai sans poils (vu qu’il y a ceux d’Enbi, ça ferait double emploi) et qui ne vole pas mais qui, lorsqu’il est enfoncé dans le schtroumpf de notre héroïne, à pour pouvoir lui aussi de se raidir et…

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D’indiquer la direction où se trouve le malfrat !

Bon, arrivé à ce stade de cet article, est-il vraiment utile de continuer ? Je pense que vous êtes maintenant parfaitement à même de saisir les beautés cachés de ce manga et que vous saurez, lors de votre prochaine commission, lui faire honneur. Songez bien que tout le monde n’a pas la même chance :

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Avant de partir, n’oubliez pas d’en acheter un exemplaire pour votre petite amie (j’en ai une caisse de 50, y’en aura pas pour tout le monde). Venez me trouver à l’arrière salle, j’y ai installé un petit stand où m’aide ma nouvelle apprentie :

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Ho Ho Ho !

Pour le mot de la fin, je laisse la parole au maître :

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« Buvez frais et joyeux Noël les kids ! Moi, je retourne jouer avec mes figurines. »

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The DC Archives : de l’influence de Marilyn Monroe sur les moeurs des jeunes Japanisthanais : le mekuri

(article paru le 20 novembre 2010)

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1954, 15 décembre, New York, Lexington avenue, 4000 badauds (étrangement que des hommes) s’agglutinent à l’intersection de la 52ème rue. Mais que regardent-ils donc ? Tout simplement le tournage de la scène la plus connue de Marilyn, celle de Seven Year Itch, scène dans laquelle une grille d’aération laisse filer entre ses cuisses un vent tiède qui lui soulève la robe. Les mâles présents sont en rut, les photographes newyorkais (dont le grand Garry Winogrand) n’en ratent pas une miette et Joe DiMaggio (alors l’époux de Marilyn), fou de rage, ne tardera pas à divorcer.

Quelques mois plus tard, 7 Ans de réflexion sort sur les écrans et, là aussi, la fameuse scène suscite auprès des mâles du monde entier une délicieuse étincelle de lubricité. Marilyn est décidément unique. Elle montre ses jambes (et sa culotte comme en témoignent les innombrables clichés pris durant le tournage de la scène et que Billy Wilder, flairant le bon coup de pub, fit habilement durer) mais on lui passe tout, n’en déplaise aux ligues féministes, elle est Marilyn.

Tout ceci est beau est finalement assez innocent. Oui, mais voilà, il n’en fallait pas plus pour exciter les neurones des jeunes mâles japanisthanais. Et quand ils commencent à réfléchir cul, cela n’augure jamais rien de bon, souvenez-vous du kancho ! Quelle diabolique invention leur libido d’une autre dimension allait-elle bien pouvoir inventer ? La réponse tient en 6 lettres…

 

LE MEKURI !

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Plus précisément, le « skirt mekuri », comprenez l’art de soulever les jupettes afin de faire apparaître ces joyaux de l’industrie textile que sont les petites culottes et sans lesquelles le monde ne serait assurément pas ce qu’il est.

D’une certaine manière, le mekuri est un geste noble, presque un hommage à la beauté féminine. Il ne s’agit que de soulever la jupe (soulever – ou « feuilleter »- est le sens de mekuri), en aucun cas de s’y agripper comme un pilier de bistrot à son ballon de rouge puis de baisser sauvagement la culotte, pratique douteuse malheureusement observée de nos jours chez certains peine-à-jouir qui trouvent amusant d’agresser les passantes pour découvrir une raie du cul plus ou moins gracieuse :

BAD ! MAUVAIS ! SCHLECHT !

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Non, le mekuri est plus classe et devrait toujours se passer de cette manière : le cœur un peu battant, vous vous approchez doucement de votre dame. Tel un chevalier courtois zonant dans un roman de Chrétien de Troyes, vous faites une courbette et baissez au maximum votre main. Ce n’est pas tant pour la saluer (d’ailleurs elle ne vous voit pas puisque le mekuri, comme la sodomie, se fait par derrière) mais pour donner un maximum de vitesse au brusque mouvement vertical que vous allez effectuer avec la main. Inutile d’ailleurs d’y mettre toute la pogne. Un doigt peut suffire. La plupart des adeptes du mekuri utilisent l’index, certains le majeur, d’autres l’index et le majeur. Dans tous les cas, calmez-vous, il est totalement inutile de les humidifier. Un fulgurant frôlement du bout des doigts doit suffire à lever les jupes et faire découvrir à vos yeux ébaubis les trésors cachés pour quelques dixièmes de seconde. D’ailleurs, avec un peu d’habitude vous devriez être capable de créer une sorte de vent ascensionnel susceptible de transformer ces dixièmes en secondes de nirvana en dentelles.

Faut-il en profiter pour toucher les fesses de la fille ? À cela le Doktor Olrik est catégorique: non ! Je répète : le mekuri est un geste noble. Mais il peut certes être de bon goût d’effleurer avec la pulpe du doigt la culotte. Autrefois, les jeunes gens tremblaient d’extase lorsqu’ils ramassaient un mouchoir jeté négligemment par leur belle. C’est un peu la même chose à part que l’on remplace le mouchoir par une culotte. Un simple contact, même léger, avec le divin tissu, doit suffire à vous faire ressentir une violente érection. Finalement, les adeptes du skirt mekuri sont un peu les Alfred de Musset de la déviance japanisthanaise.

30 lignes sans image, ça ne pouvait plus durer !

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Historiquement parlant, les prémisses de cette belle pratique seraient donc à associer à l’impact de Sept Ans de Réflexion dans le cortex des hommes japanisthanais. Il restait cependant à le cultiver de manière durable dans le terreau des mœurs japonaises. Pour cela on pouvait faire confiance aux dramas :

Ou aux publicités :

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Mais tout cela n’arriva pas à la cheville d’un produit culturel alors en pleine expansion, le manga. Il ne s’agit pas ici d’être exhaustif, de citer tous les mangas où apparaît une culotte polissonne, vous vous doutez bien que c’est chose impossible, mais juste de citer quelques exemples d’œuvres fondatrices qui ont su bien faire comprendre aux jeunes mâles quel bonheur il peut y avoir à découvrir les petites fraises décorant la culotte immaculée de Midori chan, la plus belle fille de la classe. Nul besoin de la voir nue, les rondeurs d’un derrière agréablement moulé dans une délicate pièce de tissu suffisent largement à faire battre le petit cœur et faire venir le mokkori. À cet âge, la libido a besoin de peu de choses pour se satisfaire…

Hein Nobita kun !

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Eh oui, quand on est un kid, la culotte des filles, à défaut d’autre chose, c’est le bien (j’utilise beaucoup cette expression ces derniers temps, va falloir que je me surveille). Dès lors, quel plaisir de voir que dans ses mangas préférés les petites culottes se répandent comme une poussée acnéique sur la face ingrate d’un adolescent (pléonasme je sais, un ado ne ressemble jamais à rien). C’est que nous sommes alors à l’aube des années 70, une époque où l’essor économique permet aux gosses d’avoir leur argent de poche mensuel (500 yens environ) et de s’acheter ce qu’ils veulent, sans passer par la case parents pour que ces derniers contrôlent si ce qu’ils achètent à leur progéniture est sain ou pas. Les éditeurs, sentant qu’il n’y a plus de raison de truffer leurs magazines d’articles éducatifs dont tout le monde se fout à part les parents, décident de lâcher les chevaux et de donner aux gamins ce qu’ils veulent, notamment des polissonneries de leur âge. S’il n’y avait pas eu cette période charnière, nul doute que les magazines actuels n’arboreraient pas en couvertures toutes ces idoles en bikini. Tiens, allez, comme dirait Herbert :

♫Pour le plaisiiirr♫

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Et ici, on peut dire un grand arigatô non pas au docteur Chiottes mais à…

GO NAGAI !

Ne vous fiez pas à cette petite gueule d’ange, ce type est redoutable.

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Non, ne cherchez pas, je ne vais pas parler de la culotte de Vénusia ou de Phénicia dans Goldorak. D’abord parce qu’il ne faut pas compter sur Alcor et Actarus pour gratifier le téléspectateur d’une petite scène de mekuri (trop sérieux les mecs), ensuite parce que, inutile de le nier, vous vous êtes tous tirés la nouille, alors que votre maman était en train de préparer le dîner, en essayant d’imaginer ce qu’il pouvait bien y avoir dessous ces tuniques bariolées :

C’était avant Cobra, il y avait alors un petit effort cérébral à faire.

Inutile d’en parler donc puisque vous les connaissez déjà par cœur leurs dessous. Laissons Goldorak de côté (enfin, UFO Robot Grendizer) et parlons plutôt du manga le plus déjanté de Nagai :

Harenchi Gakuen (l’école impudique)

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En deux mots (et seulement deux parce que ce manga mériterait à lui seul un article entier) : le manga raconte le quotidien de l’incroyable école « Sainte Harenchi » qui a pour unique caractéristique de partir en couille du matin au soir. Et quand je dis « partir en couille », c’est bien parce que tous les débordements de ces écoliers assoiffés de petites culottes et ces enseignants aussi dégénérés que libidineux n’ont qu’une seule obsession : du cul, du cul, du cul…

Harenchi Gakuen vous dites ? Curieux, jamais entendu parler.

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Ce manga de l’éditeur Shûeisha a été publié durant 4 ans chez Shônen Jump. On n’ose imaginer ce qu’une telle histoire aurait donné chezSpirou. Enfin si, imaginons-le : censure immédiate et vigoureux coups de latte de la justice dans les valseuses de M. Charles Dupuis. Au Japanisthan, et c’est ce qui est bien avec ce pays, c’est comme chez Hassan Céhef, l’épicier arabe du coin : tout est possible. Le manga est passé comme une lettre à la poste. Oh, Il attira bien l’ire de la puissante PTA (Parents-Teachers Association) mais cela n’empêcha pas vraiment Go de dormir. Un petit mot pour nos lecteurs Go ?

Pratiquez le mekuri les enfants, c’est euh… super fun !

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By jove ! J’allais oublier, qu’en est-il du mekuri dans ce manga ? En voici un échantillon :

 

Go Nagai père de l’ecchi ? Il avait bien compris l’essentiel : encore une fois, la sexualité n’attend pas l’âge adulte. Dès l’école primaire (et même bien avant, hein Sigmund ?), les morveux brûlent de découvrir certains espaces secrets. C’est fun et totalement indispensable à la construction de la personnalité, pas de quoi en fouetter un chat donc. Avec le beau programme proposé par Harenchi Gakuen, inutile de dire que Shônen Jump fit un carton et dépassa rapidement le million d’exemplaires. L’engouement pour ce manga fut tel que les enseignants de l’époque furent quelque peu interloqués de découvrir une bien curieuse mode dans l’enceinte de leur bahut. En gros, à partir de Go Nagai, c’est le mekuri décomplexé.

YO !

Pour en finir avec Harenchi Gakuen, le manga a donné lieu récemment à un prequel fidèle à l’esprit déjanté et gentiment libidineux de l’original (enfin, l’érotisme est tout de même un peu plus corsé). Signe des temps : le mekuri fait apparaître un nouveau venu dans la lingerie féminine :

Le string.

En fait, je m’aperçois que j’aurais pu me limiter à ce manga mais rien que pour le plaisir je vais tout de même en évoquer deux autres. Faisons un petit bond dans le temps. 198: année de la parution de Sasuga no sarutobi, de Fujihiko Hosono :

50% classe ; 50% vrille ; 100% Japanisthanais.

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Plus connu dans nos contrées sous le titre « l’Académie des Ninjas », ce premier manga dans la carrière d’Hosono nous conte les aventures de Nikumaru (« boule de viande »), garçon rondouillard et inoffensif en apparence, en réalité redoutable expert de ninjutsu. Il maîtrise notamment le kamikaze no jutsu, imparable technique qui permet d’apprivoiser le vent pour soulever les jupes des filles. Il est pour ainsi dire le saint patron de tous les adeptes du skirt mekuri. Admirez plutôt :

Quand je pense qu’après ça, il y en a encore pour kiffer Naruto…

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Série assez poilante, ce manga est toutefois loin d’être aussi barré que Harenchi Gakuen. Constatons toutefois ce point commun : les élèves y apparaissent comme des obsédés sexuels qui confinent parfois à la débilité, représentation dont usa sans retenue une Rumiko Takahashi dans une série comme Urusei Yatsura. Il faudrait presque inventer une nouvelle expression : « attardés sexuels » siérait mieux à cette faune aux yeux exorbités et aux langues constamment pendantes.

Et il n’en va va pas autrement avec l’ultime manga de notre article. Notre time machine fait cette fois-ci un petit bond dans le temps et arrive en 1982, année des débuts de…

Maichingu Machiko Sensei !

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Nous sommes toujours dans un univers scolaire mais cette fois-ci avec une nuance : la ripaille libidineuse n’est plus généralisée mais dirigée vers un seul personnage : l’exquise et terriblement sexy Machiko Sensei

Maichingu Machiko Sensei exploite ce thème de la jolie professeur qui titille involontairement les pulsions libidineuses de ses élèves. Ceux-ci n’ont qu’une idée en tête : comment faire pour toucher, pelotter, masser, caresser leur prof ou, au pire, lui soulever sa jupe ? Pour y parvenir, des trésors d’imagination sont dépensés par les trois principaux galopins de ce manga, l’un des running gags du manga étant l’utilisation de ventilateurs pour soulever le délicat tissu.

On enchaîne avec un kancho ?

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On pourrait croire que des trois mangas présentés dans cet article,Machiko Sensei est le plus sage et pourtant, je dois dire qu’il est étonnant de voir cette obsession de la culotte dans un manga dont le graphisme est plus proche de Doraemon que de Harenchi Gakuen. Qui plus est, l’auteur, Takeshi Ebihara, a par la suite réalisé quelques one shots où la relation entre Machiko et ses turbulents élèves est bien plus… comment dire ?… intime :

Un futur Doktor Olrik ?

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Savant mélange d’ecchi et de kawai (avec une pincée de hentai?),Machiko Sensei est le parfait manga qui prouve à ceux qui en douteraient encore que le mekuri est, au même titre que le kancho, une pratique saine, bon enfant, totalement inoffensive et apte à dérider les fesses de votre copine lorsqu’elle a le cul coincé. Rien que pour ça, moi je dis : arigatô Ebihara sensei !

Mal rasé, vieilles bijins, mêmes lunettes que Buichi Terasawa : y’a pas, ce type à la classe !

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Une fois comme en cent : le mekuri, l’essayer, c’est l’adopter. Et pour les tièdes, j’ai pensé à tout. Pour la modique somme de 2200 yens, je puis vous procurer cet accessoire indispensable :

Sous couvert de la plaisanterie potache, vous pourrez faire connaître à votre douce et tendre (qui ne sait d’ailleurs peut-être pas , la pauvrette! qu’elle est maquée à un lecteur de Drink Cold) les frissons du skirt mekuri. Pour plus de réalisme, n’hésitez pas à lui demander de pousser un « KYAAAAA ! » du plus bel effet et qui vous donnera l’illusion d’être un des professeurs pervers d’Harenchi Gakuen. Comme d’hab’, n’hésitez pas à faire des retours sur vos expériences, j’aime à porter le temps d’un instant les petites lunettes de Delarue.

Et maintenant…

DC

7

JEUX !

Jeu n°1 :

Imagine que tu es un lycéen Japanisthanais et que tu brûles de pulsions malsaines pour une certaine Emi, la déléguée de ta classe, une fille bien, lectrice assidue de Tony Duvert bref, quelqu’un au-dessus de tout soupçon. Tu aimerais lui déclarer ta flamme mais en trouvant quelque chose d’un peu plus original que les sempiternels chocolats.

À la manière de Clément Marot, écris-lui un blason de la culotte d’une vingtaine de vers et en décasyllabes.  Tu utiliseras le schéma rimique de ton choix. Les meilleures productions seront encadrées et exposées dans les toilettes de la buvette.

Une amorce possible :

Lorsque je te vois, Ô blanche culotte

Ah ! J’en oublie jusqu’à mes meilleurs potes

À toi de jouer maintenant, fais chauffer la plume garçon (non, pas celle-là) !

 

Jeu n°2 :

De 1991 à 1993, Olrik étudiait péniblement au lycée de la petite bourgade de Katsushitayama. Injustement ostracisé par ses camarades du fait de son sexe monstrueux et de ses origines étrangères, il fit un jour un geste qui lui valut tout à coup l’estime de tous : un mekuri sur la plus jolie fille de l’établissement. Surnommé illico « mekuri no ojisama », Olrik n’eut alors de cesse de montrer ses dons dans cette pratique afin de conserver une popularité certaine dans son bahut, notamment auprès des cheerleaders de l’équipe deski jumping pairs. Dans la vidéo qui suit (filmée en 1992), on l’aperçoit sur le chemin de la cantine :

Question n°1 :

Combien de culottes par seconde a-t-il offert à ta vue ?

Question n°2 :

D’après toi, pourquoi a-t-il foiré le bonus stage ?

Question n°3 :

Qu’espères-tu bien gagner en répondant à ces questions à la con ?

 

Sur ce…

BON VENT !